Direction Soleil Levant

Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier

samedi 31 mai 2008

 

Kemerovo

Kemerovo? Bien, merci. Et vous?... Je crois que je fais erreur. Malgré la ressemblance phonétique, "Kemerovo" ne signifie pas "Comment ça va" en Russe. Il s'agit juste du nom d'une ville, une nouvelle ville traversée par notre Papa. Une de plus me direz vous. Oui vous répondrais-je.
En fait Spoutnik et Papa ne sont pas encore à Kemerovo. Ils sont ce soir dans un petit hôtel à une soixantaine de kilomètres de la ville. Petite étape en perspective donc pour demain.

Aujourd'hui la chaleur écrasante était au rendez-vous. Heureusement pour Papa, le vent créé en roulant lui permet de se rafraîchir. Mais pour Spoutnik rouler n'est pas la meilleure des choses à faire en Russie. En effet, le goudron fond et colle aux pneus, "comme dans les années 60" nous dit Papa. Personnellement je ne vois pas trop ce que ça donne (Spoutnik non plus d'ailleurs) mais la comparaison aura certainement plus de sens pour certains d'entre vous.

Pour les plus curieux, Spoutnik et Papa sont en ce moment sur la route M53. Si vous avez accès à internet, vous pouvez aller jeter un petit coup d'œil sur Google Earth, le tracé de la route est bien visible.

Je vous avais parlé il y a déjà quelques temps de motards marseillais que notre Papa avait rencontré sur la route. Ils se trouvent en ce moment en Mongolie et s'apprêtent à passer en Chine. Ils prennent régulièrement des nouvelles de nos deux aventuriers et nous donnent aussi des informations sur les routes que suivront Spoutnik et Papa dans quelques mois. Apparemment, pas beaucoup de routes en Mongolie, mais pas de quoi faire demi-tour ou s'arrêter. Notre Grand-Mère peut être rassurée;-)

De toute façon, avant la Mongolie se trouve Irkoustk et la famille de Galina, notre amie Russe. Elle était chez nous il y a encore une semaine. Ça lui faisait drôle d'être en France alors que Papa était en Russie. Elle n'était pas revenue nous voir depuis 10ans! Elle ne fut pas étonnée que les Russes soient gentils avec notre Papa. "Il n'est pas gros, les gens pensent qu'il n'a pas à manger". Si en Europe et en Amérique du Nord on se bat contre l'obésité, être enrobé est une marque de richesse et de prospérité en Russie!

Voilà pour les dernières nouvelles. Ha, non, j'allais oublier de vous parler du tube de l'été russe. Il est déjà arrivé. Il s'agit de "Voyage, voyage" de Desireless. S'il est en avance par rapport à l'été russe, il est en retard par rapport à sa première diffusion en France!

En attendant les vacances d'été et des "voyages, voyages" pour tous, prenez le temps de découvrir la Russie à travers ce blog! A bientôt.


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lundi 26 mai 2008

 

On the road again

Papa et Spoutnik ont donc repris la route. Mais avant de s'asseoir sur sa selle, face à son guidon, notre Papa a fait l'effort de s'asseoir sur une chaise, face à un ordinateur. Je vais donc pouvoir vous faire un petit résumé du parcours au Kazakhstan et de ses impressions sur Omsk. Le passage au Kazakhstan s'est très bien passé. ce fut en fait un tout petit bout de chemin, sur des routes complètement désertes. Entre Kazan et Omsk, le trafic transsibérien passe par Iekaterinbourg pour éviter la passage de la frontière Kazakhe. Il y a donc peu, voire pas, de trafic entre Tcheliabinsk et Omsk. Les Russes vous diront qu'il faut être fou pour passer par Petropvlovsk!
A la frontière avec le Kazakhstan, quelques camions, une ou deux voitures de travailleurs habitués... Notre Papa a donc une fois de plus était la vedette. Il faut dire qu'il a été le premier étranger, le seul touriste, le seul Français, le seul cycliste que les douaniers n'ont jamais vu. Tous voulaient lui poser des questions... Ils lui ont évidemment parler de Nicolas Sarkozy. Papa leur a répondu Zidane et tous ont bien ris!... Beaucoup connaissent en fait Marseille par la série des films "Taxi" (ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler le top du cinéma français mais bon). Les douaniers ont aussi demandé à notre Papa s'il connaissait JC Vandamme... Evidemment notre Papa ne le connaissait pas (même pas de nom), ce qui a hébété son auditoire. (Pour ton info Papa, Vandamme est un monsieur muscle pas très fute fute, de nationalité belge (ce n'est pas une blague) qui a joué dans des films d'actions pas terribles. Je serais bien incapable de vous citer un seul titre, mais si vous avez des idées, laissez un commentaire!) Pour finir, les douaniers ont tout de même fait leur travail en contrôlant les sacoches de Spoutnik. Pas d'armes ni de drogue. Pas de contrebande. Nos aventuriers ont pu reprendre la route.

Plus tard, le problème de la roue arrière évoqué dans l'article précédent est arrivé. Nous ne reviendrons pas sur ce désagrément, si ce n'est pour dire que le cycle qui a monté les roues de Spoutnik n'y connait pas grand chose en voyage à vélo. Parenthèse close.
Enfin, cela a permis à notre Papa de faire une pause à Omsk et de découvrir cette ville. Sa conclusion est que "en Russie tout est comme chez nous, simplement il faut chercher". La nécessité de chercher vient des "codes" qui ne sont pas les mêmes qu'en France. Il y a des escaliers de partout, un vrai dédale. Tout est en vrac, comme dans les souks marocains. Il ne semble pas y avoir une tête qui réfléchisse à l'organisation globale de la ville. Tout le monde se débrouille et s'entraide. Il en résulte un sacré désordre dans lequel seuls les Russes peuvent se retrouver. Mais notre Papa a tout de même déniché un cycle qui a pu lui vendre une nouvelle roue. Comme quoi en cherchant un peu!
Il a maintenant quitté Omsk et se trouve dans une région plate et désertique. Il n'y a pas de maisons le long de la route. Il y a aussi très peu de circulation. La Sibérie telle que nous la voyons depuis la France. Les stations services viennent cependant briser cette solitude. Il y en a une tous les 30km environ. L'occasion de refaire le plein de provision et d'eau pour les 30km suivants.
La photo que je mets en accompagnement de cette article a été prise à Omsk. Belle église n'est-ce pas?

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samedi 24 mai 2008

 

URGENT: recherche roue arrière. Merci de contacter Spoutnik.


Bonsoir, Voilà bientôt une semaine que le dernier message a été posté sur le blog. Vous vous languissiez peut-être de connaître la suite. Ou peut-être étiez-vous inquiets pour Papa et Spoutnik. Je suis vraiment désolé du stress causé par cette absence de nouvelles, mais avec la fin de l'année qui approche, les cours se font de plus en plus rares mais les révisions de plus en plus intensives. Le peu de temps libre est donc consacré au sport et au repos. La mise à jour du blog étant placée au second plan. Mais je vous promets que je vais essayer de mieux m'organiser afin qu'une si longue absence ne reproduise plus.
Pour résumer, la semaine écoulée, il faut noter que la traversée du Kazakhstan s'est bien passée. Je n'ai pas eu de compte-rendu précis quant au passage de la frontière Kazakh, ni sur le court séjour passé dans cet ex-état de l'URSS. Les récits faits par les Russes à propos de la frontière était assez inquiétants. Ont-ils été confirmé par Papa au passage de la frontière? Pouvons-nous écrire, sans mauvais jeu de mots, qu'à la frontière le "Kazagh se tend"? Je ne peux pas vous le dire, mais je vous promets que je vais me renseigner à ce sujet. Dans tous les cas les quelques photos transmises par notre Papa via internet ne semblent pas montrer de problèmes particuliers au passage de la "border line".
En fait il semble plutôt que ce soit Spoutnik qui crée des ennuis. Le compagnon de voyage de notre Papa a en effet connu un petit problème de roue. La photo ci-dessous l'illustre bien. A la sortie du Kazakhstan, une boursoufflure est apparue sur la roue arrière. Elle a enflé petit à petit pour finir par exploser. Heureusement, Papa a réussi à parcourir les 120km qui le séparaient de Omsk.
Heureusement pour nos deux aventuriers, Omsk est une grande ville russe. Papa a donc pu emmener Spoutnik chez un "médecin pour vélo" (un cycle quoi). Une roue de rechange a pu donc être trouvée. Maintenant que Spoutnik s'est refait une santé, ils vont pouvoir repartir vers l'est en direction de Novossibirsk, à 750 kilomètres.
On se tient au courant de la suite des aventures. A bientôt!


La blessure de Spoutnik

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dimanche 18 mai 2008

 

Vivement le 20 mai

Une nouvelle fois, Papa et Spoutnik sont à l'arrêt. Ce n'est plus Oufa ni Tcheliabinsk mais Kourgan. Le Kazaghstan est tout proche, à moins de 200km. Mais le VISA ne débute que le 20 mai, alors il faut temporiser.
A Kourgan, notre Papa est dans à l'hôtel. Il n'y a pas d'université ici. La chambre n'est pas trop mal, mais l'hôtel est loin du centre ville et des facilités. Heureusement, Spoutnik est là pour faire les allers et retours. Ca leur permet un petit entraînement.
Kourgan est une petite ville au milieu de nulle part. Elle est entourée de marais et de grandes forêts très sèches. A la sortie de l'hiver la végétation est très sèche. Le risque d'incendie est donc très élevé. Pour passer la nuit, notre Papa a le choix entre la forêt qui a brûlé et celle qui ne va pas tarder. Il semble que les Russes ne prennent pas trop de précaution pour prévenir que la forêt parte en fumée. Quelques vigies sont bien présentes en haut de miradors mais c'est tout. Il faut dire que la taïga est tellement immense qu'elle paraît infinie. Mais ce n'est qu'une impression, il faut la protéger!!
Comme notre Papa a pu le constater, les animaux qui habitent la taïga sont à l'échelle de leur habitat. Il y a quelques nuits, Papa a entendu un grand cri à 100m de la tente. Ce n'était pas Spoutnik, c'est sûr. Alors qu'était-ce? Un orignal? Un ours? Un cerf.... Le cri retentit une seconde fois, puis une troisième et puis plus rien. On ne saura jamais ce que c'était. Les Russes ont pourtant affirmé à Papa que près de la route il n'y a pas de risque car les animaux ont peur du bruit. Enfin ce qui est sûr c'est que leurs bruits font peur!
Lorsque Papa et Maman étaient aller aux Etat-Unis, ils avaient été étonnés par le nombre de cadavres d'animaux dans les fossés bordant les routes. Les forêts russes sont aussi vastes que les forêts américaines, mais Papa n'a pas encore vu de cadavres. Sans doute les Russes récupèrent-ils les animaux morts? Si la viande n'est pas bonne, la fourrure peut toujours servir pour faire une toque!
Pour ce qui est de la nourriture, tout va bien pour Spoutnik, maintenant qu'il a ses chambres à air. Pour notre Papa, il y a des petites épiceries de partout, comme en France il y a 50ans. Il est toujours très bien accueilli. Les gens sont tellement contents de voir "un vrai Français de France". La housse conçue par Maman pour protéger Spoutnik durant la nuit devait aussi servir d'antivol. Un vélo chargé et boueux sous une housse n'est pas très attirant. Mais Spoutnik accompagne Papa jusque dans l'épicerie! Donc inutile de sortir la housse à chaque fois!
Les épiceries sont beaucoup moins fournies qu'en France. Les Russes cuisinent surtout à partir des produits de la datcha, leur petit jardin. Papa dit "pommes de terre, pain, biscuits chien, sucre sous forme de miel et kefir". Pour les non-avertis, les "biscuits chiens" sont les biscuits les plus basiques et les moins chers que l'on puisse trouver. Dans nos supermarchés, ils sont vendus au kilo et se trouvent très bas sur les présentoires. Il faut presque se mettre à quatre pattes pour les voir! En Russie en revanche, ils sont en vue et se vendent à l'unité. En fait tout se vend à l'unité, depuis le rouleau de papier toilette jusqu'aux biscuits, ce qui est très bien pour notre Papa. Le "kefir" est une sorte de petit lait, comme du yop mais plus liquide et un peu aigre. C'est vendu de partout en demi-litre ou en litre. Ca fait parti du carburant de Papa. Il aime beaucoup ça.
Le journal télévisé se termine par la météo, mon article se finit aussi par des nouvelles du ciel. Pas question de météo mais plutôt d'obscurité. Les nuits sont très courtes à cette période de l'année. Le soleil se couche à 23h et se lève à 4h. Ca ne laisse pas beaucoup de temps pour admirer les étoiles!

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lundi 12 mai 2008

 

Visite guidée de Tcheliabinsk


A peine parti de Oufa, Papa et Spoutnik s'arrêtent déjà à Tcheliabinsk, ville russe située à quelques 550 kilomètres du Kazaghstan. Cela représente environ 5 jours. Or le visa pour le Kazaghstan ne commence que le 20 mai. Il s'agit donc de temporiser.


Heureusement, si le téléphone arabe est connu et réputé dans le monde entier, le téléphone russe n'a rien à lui envier. Les universitaires de Oufa ont contacté leurs amis de Tcheliabinsk pour les avertir qu'un Français arrivait à vélo, directement depuis la France. Ces derniers ont donc réservé une chambre pour Papa (et Spoutnik). Ils ont aussi prévenu la télévision et la presse locale! Voir un Français est plus qu'inhabituel, mais en plus à vélo, c'est extraordinaire. Un article paraîtra donc dans les jours à venir avec une interview et une photo de notre Papa. Lui qui n'aime pas se faire remarquer, c'est réussi!


L'université dans laquelle notre Papa est accueilli est une université de langues. Les étudiants y apprennent l'Anglais, l'Allemand, l'Italien ou encore le Français. Ce sont en majorité des filles. La raison est très simple: ces études conduisent à des métiers très mal payés (professeur de langue, interprète, journaliste...). Les cours sont pourtant intensifs et les élèves très brillants (et donc majoritairement brillantes). Il faut dire qu'en Russie, la sélection a lieu très tôt, dès la maternelle. Vers 6 ans déjà il y a des écoles pour ceux qui feront de longues études et ceux qui travailleront dès 16 ans. Dur dur comme système!


De ce fait, les étudiantes travaillent énormément et en deux ans, elles maîtrisent parfaitement le français, aussi bien au niveau de la prononciation que du vocabulaire, de la littérature ou de l'histoire de notre pays. Cela ne les empêchent pas de poser énormément de questions à Papa. C'est impressionnant qu'à des milliers de kilomètres de chez nous des jeunes s'intéressent autant à la France. D'un côté cela me rend fier, mais d'un autre côté, cela me remplit de honte. Que connais-je vraiment de mon pays? Et que connais-je de la Russie?!... Voyager à vélo permet de répondre à ces questions.


Entre ses rendez-vous médiatiques et ses conférences aux étudiants, Papa prend tout de même le temps de visiter la ville, guidé par des étudiants. Aujourd'hui c'est Nathalie qui a fait le guide. Je croyais qu'elle habitait Moscou (La place rouge était vide/ Devant moi marchait Nathalie...) mais il semble qu'elle ait déménagé. Peut-être pourrions nous prévenir Bécaud? Dans tous les cas, elle est toujours étudiante et si elle connaissait très bien Moscou, elle connaît aussi très bien Tcheliabinsk. Elle n'est toujours pas venue en France, mais il se pourrait que ce jour vienne et alors, ce sera à notre tour de lui servir de guide!


Pour la petite anecdote le symbole de Tcheliabinsk est un dromadaire. Il s'agit d'un héritage de l'époque où la ville était une escale importante entre l'Europe et l'Asie sur la route de la soie pour les caravanes venues du sud. Impossible de croiser un tel animal aujourd'hui à Tcheliabinsk. Mais je peux vous garantir que si un dromadaire débarque dans cette agglomération, sa photo fera la une de la télévision et de la presse locale, quant à son interview, cela reste à voir!

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vendredi 9 mai 2008

 

Rendez-vous, demain, 11h, place de la révolution

Europe<->Asie
(from Google Map, ce n'est pas aussi vert à cette saison!)

Noté sur un petit bout de papier, l'intitulé de cet article pourrait presque nous faire croire que nous sommes dans un James Bond. La scène se passe en Russie et le célèbre agent 007 doit rencontrer un haut fonctionnaire communiste russe demain, 11h, place de la révolution, sûrement pour démanteler un important réseau d'espionnage anti-américain. Ce n'est pourtant pas le cas. Le rendez-vous est destiné à notre Papa et il lui a été donné par ses amis de Oufa. Ces derniers ont en effet contacté leurs collègues de Tcheliabinsk. Papa a donc rendez-vous demain à 11h place de la révolution avec Nathalie, une étudiante qui le conduira à la chambre qui lui a été préparée. La solidarité est sans frontière et sans obstacle. La langue ou le pays d'origine n'y font rien.

Ce soir Papa et Spoutnik sont à 30 kms de Tcheliabinsk dans un petit coin tranquille de taïga. La grande nouvelle du jour est qu'ils ne sont plus en Europe mais en Asie. Ils sont en effet passés aujourd'hui devant un monument qui marque la limite entre les deux continents. A l'école, nous apprenons que la limite entre l'Europe et l'Asie est l'Oural. En russe, "oural" signifie "ceinture", une ceinture naturelle vaste. Un monument a donc été érigé afin de matérialiser la séparation entre les deux continents. Le passage à son niveau est symbolique. Mais les routes sont les mêmes, le soleil aussi, de même que les bouleaux et les épicéas de chaque côté de la route.

Pas beaucoup de différences donc pour Papa et Spoutnik, sinon que le relief est redevenu plat. Le changement est plus visible pour le transibérien, le train traversant toute la Sibérie. En effet, la largeur entre les deux rails change dans l'Oural. Les voyageurs sont donc contraints de changer de wagon. Ils passent d'un wagon dont l'empatement est européen à un wagon asiatique. L'intérieur est-il le même, je ne pourrai pas répondre à cette question, à vous d'aller voir!

Durant ces quelques jours sur les routes de l'Oural, Spoutnik s'est retrouvé deux fois à plat. Heureusement que les chambres à air sont arrivées à temps. En plus de ça, un chien a eu la bonne idée de venir mordre le pneu arrière de Spoutnik. La chambre perd un peu et Papa est obligé de regonfler tous les matins. On va dire que cela lui permet de faire un peu de muscu des bras! J'écris que le chien a eu une bonne idée en mordant le pneu de façon sérieuse et non pas ironique. Un pneu ou une chambre à air peut se remplacer, alors qu'un mollet...
Personnellement, je crois que les chiens sont les imprévus les plus dangeureux pour le cyclotouriste, peut-être pire qu'un imbibé de vodka. S'il est méchant, le chien va essayer d'attaquer le cyclo pour lui faire mal et s'il est gentil et qu'il veut jouer, le chien va lui faire mal sans le vouloir. Le comportement à avoir face à un chien ne se calcule pas. Le mieux est de ne pas trop en croiser. Mais en plus de 30 ans de cyclotourisme, notre Papa n'a jamais eu de problèmes. Alors pourquoi est-ce que cela commencerait aujourd'hui?

J'espère que ce dernier petit paragraphe ne vous a pas effrayé. Ne partez pas en courant demain matin en allant cherchant le pain si vous croisez votre voisin qui sort son chien! (surtout s'il est en laisse)

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mercredi 7 mai 2008

 

Quelque part à 300 kilomètres à l'est de Oufa

Une nouvelle fois, notre Papa est reparti vers l'est, dans la direction du soleil levant. Il a quitté ses amis de Oufa hier matin. Il semble que les adieux aient été difficiles. Des liens forts se sont créés durant ces quatre jours passés à Oufa. Ravil Garipov a recommandé à Papa d'être très prudent, lui a donné des conseils, de la nourriture... Il a même prévenu ses collègues de Tcheliabinsk pour qu'ils lui préparent une chambre! Les étudiants sont venus le voir partir et l'ont invité à repasser quand il voudrait. Si la Russie est réputée pour ses températures glaciales l'hiver, l'accueil des Russes n'en est pas moins chaleureux!
Mais pour arriver à Irkoustk et peut-être Pékin, Papa et Spoutnik ont dû repartir. La route est maintenant très mauvaise. Moscou est loin, les villes de la région ne sont pas touristiques et la frontière avec le Kazaghstan est proche. Autant de circonstances qui font que les chaussées sont mal entretenues. Nous avions déjà remarqué cela lorsque nous étions allés à Saint-Pétersbourg avec Papa il y a trois ans. Les tronçons de routes frontalières sont négligés, parfois même non asphaltés, comme si les deux pays refusaient de jouer un rôle dans la connection du réseau routier entre leurs deux territoires. C'était notamment le cas entre la Lituanie et la Lettonie.
Enfin, si l'état des routes pose problème à Papa, autant pour ses fesses que pour sa concentration, c'est tout de même Spoutnik qui souffre le plus physiquement. Le cadre et les roues sont mis à rudes épreuves lorsque le revêtement devient accidenté. Et puis il y a aussi tout un tas de cochonneries jetés par les automobilistes sur les bas-côtés des routes, et qui aggressent les pneus de Spoutnik. L'un d'entre eux à d'ailleurs été percé aujourd'hui. Cette crevaison a été l'occasion de tester les chambres à air reçues à Oufa. Le diamètre est parfait, mais la valve est un peu courte, ce qui rend difficile (mais pas impossible) le gonflage. Papa est donc rassuré, il a des chambres de rechange compétentes.
Pour ce qui est du paysage, c'est maintenant complètement différent de la région de Moscou. Notre Papa n'est plus dans les grande plaines russes, mais dans l'Oural et ses montagnes russes: ça monte, ça descend, ça monte, ça descend... Et c'est comme ça toute la journée. Le soleil est là mais l'air est vif. Il s'agit en fait d'un climat de montagne: froid la nuit, chaud au soleil et très frais à l'ombre.
Les bouleaux n'ont toujours pas de feuilles. Notre Papa avance donc à la vitesse "printemps". Pour un moyen de transport aussi écologique que Spoutnik, disposer d'une vitesse baptisée "printemps" c'est quand même le top!

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dimanche 4 mai 2008

 

A Oufa comme un roi



Vous attendiez la réponse avec impatience, et bien la voici: oui, Papa a bien retrouvé ses Russes sur le pont. Le rendez-vous était fixé à 11h mais ils sont arrivés à 12h et notre Papa était toujours là, pas inquiet du tout alors que dans sa salle de classe, Maman pensait plus au pont qu'à ses élèves.


Il y avait en fait un pont de plus ce jour là à Oufa, c'était le pont du premier mai, que toute la ville de Oufa faisait. C'est d'ailleurs un peu grâce à ce pont que Ravil Garipov, le directeur de la chaire de langue française de l'universite pédagogique d'Oufa, a pu être présent au rendez-vous. Il a offert à nos deux aventuriers un petit studio dans une résidence universitaire. C'est grand, propre et calme. Papa et Spoutnik sont ravis. Durant les quatre jours qu'ils ont passé dans la ville, Papa est allé parler devant des étudiantes apprenant le Français (ce sont en majorité des filles qui fréquentent cette universté de lettre). Il a visité la ville, guidé par des étudiants. Si tous apprennent le français et le parlent d'ailleurs très bien, c'est la pemière fois qu'il voit un Français en vrai. L'occasion pour eux de se tester à l'oral, d'approfondir leur connaissance de la culture française et aussi de faire découvrir leur ville.


Les habitants de Oufa sont très fiers de leur république autonome du Bachkiristan et sont un peu jaloux de l'ombre faite par la puissante voisine Kazan.


Papa leur a raconté qu'il espérait aller à Irkoutsk. L'évocation de ce nom les fait rêver et ils sont admiratifs lorsqu'ils apprennent que c'est sur Spoutnik qu'il compte couvrir la distance. Mais lorsqu'il leur parle de Pékin, les Russes font la grimace. La Chine n'est pas aussi belle que la Russie. Les routes y sont dangereuses et les Chinois peu intéressants... Les Russes sont chauvins, comme partout. Néanmoins, il va falloir attendre de voir comment évolue les relations chinoises vis à vis des étrangers avec tous les désagréments rencontrés par la flamme olympique au cours de son voyage, notamment en France.


La fierté des Russes de Oufa est Vladivostok: le bout de la Russie et le bout du monde. Ils n'iront sans doute jamais là-bas mais ils conseillent à notre Papa d'y aller plutôt que d'aller en Chine. Mais je ne pense pas que Papa et Spoutnik changent leur route... En tout cas pas cette fois. Mais l'accueil fait par l'Institut est si chaleureux qu'un futur voyage, avec Maman... Enfin, on va déjà tâcher de finir celui-ci...


Mardi matin, Papa et Spoutnik vont quitter leur nouveaux amis pour repartir. Cap sur Tcheliabinsk. Il leur faudra pourtant temporiser un peu parce que le VISA pour le Kazaghstan ne débute que le 20 mai. Mais avec les beaux jours qui arrivent, camper va devenir vraiment agréable.


Vous vous souvenez sans doute que Papa devait récupérer des chambres à air pour Spoutnik. Si elles ne sont pas arrivées lundi matin, il partira sans récupérer le colis étant donné qu'iln'en a plus besoin. Il a en effet trouvé des chambres compatibles à Oufa. Cela valait bien la peine de mettre Maman en branle bas de combat durant tout un mercredi, si c'est pour acheter des "inner tubes" russes. Enfin, si on a un peu de chance, le colis reviendra peut-être jusqu'à la maison., et si Papa a de nouveau besoin de chambres à air, alors il suffira de le ré-expédier à une nouvelle adresse. Elles en auront fait du chemin ces chambres à air!


On se quitte avec cette photo de Oufa. A bientôt.

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jeudi 1 mai 2008

 

Déjà Oufa

Le soleil est de retour, le ciel bleu l'accompagne et les routes sont meilleures qu'avant Moscou. Il n'a donc suffit que de 4 jours à Papa et Spoutnik pour parcourir les 550kms séparant Kazan de Oufa, la ville où ils se trouvent ce soir. Ils y resteront le temps nécessaire aux chambres à air pour arriver. Faire Kazan-Oufa sur Spoutnik est plus rapide que de faire Marseille-Oufa dans une enveloppe!


Demain, Papa a rendez-vous à 11h sur un pont avec Indira Raïlovna, une personne russe dont il a eu le contact grâce à Perspective, le mensuel bilingue franco-russe. Cette personne doit le mettre en relation avec le directeur pédagogique de l'Institut Culturel Français qui lui a réservé une chambre. Le problème est que Oufa possède plus de 1,5 millions d'habitants et elle est située à la rencontre de trois fleuves: l'Oufa, la Bielaïa et la Dëma. Il doit donc y avoir plusieurs ponts et trouver le bon ne sera pas facile. C'est pourquoi Maman est encore à cette heure en train de téléphoner à droite à gauche pour récupérer le numéro de téléphone de Indira et trouver l'adresse de l'Institut. Ma mission sera de téléphoner demain matin à Papa pour lui fournir ces infomations afin qu'il se trouve à 11h sur le bon pont avec, au cas ou le numéro de téléphone et l'adresse où aller. Heureusement que le camp de base de Marseille assure. C'est presque plus stressant et plus fatiguant de suivre le voyage depuis la base arrière que de le faire!

Mais nous sommes récompensés de nos efforts... Enfin, surtout Maman. Comme c'était le premier mai, elle a reçu une fleur (avec un brin de muguet évidemment) à la maison ce matin. Le fleuriste lui a dit que c'était de la part du voyageur. Et Maman de lui répondre "Mais alors vous êtes au courant vous?!". Hé oui, le fleuriste est au courant. Avant de partir, Papa était allé lui passer une commande pour différentes dates. C'est comme cela que Maman avai déjà reçu une plante verte juste après le départ de Papa. Mais elle ne savait pas qu'il avait prévu d'en faire parvenir aussi régulièrement. Le fleuriste n'ayant pas vendu la mèche, le grand jeu est maintenant de deviner quand arrivera la prochaine. Mais nous ne manquerons pas de vous le faire savoir.

En attendant de vous dire si Papa a trouvé le bon pont, je mets en ligne une nouvelle carte montrant le chemin parcouru par Papa et Spoutnik. Marseille est de plus en plus loin et Pékin se rapproche. Mais il reste encore de la route!


Une bonne route russe

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