Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier
Une nouvelle fois, Papa et Spoutnik sont à l'arrêt. Ce n'est plus Oufa ni Tcheliabinsk mais Kourgan. Le Kazaghstan est tout proche, à moins de 200km. Mais le VISA ne débute que le 20 mai, alors il faut temporiser.
A Kourgan, notre Papa est dans à l'hôtel. Il n'y a pas d'université ici. La chambre n'est pas trop mal, mais l'hôtel est loin du centre ville et des facilités. Heureusement, Spoutnik est là pour faire les allers et retours. Ca leur permet un petit entraînement.
Kourgan est une petite ville au milieu de nulle part. Elle est entourée de marais et de grandes forêts très sèches. A la sortie de l'hiver la végétation est très sèche. Le risque d'incendie est donc très élevé. Pour passer la nuit, notre Papa a le choix entre la forêt qui a brûlé et celle qui ne va pas tarder. Il semble que les Russes ne prennent pas trop de précaution pour prévenir que la forêt parte en fumée. Quelques vigies sont bien présentes en haut de miradors mais c'est tout. Il faut dire que la taïga est tellement immense qu'elle paraît infinie. Mais ce n'est qu'une impression, il faut la protéger!!
Comme notre Papa a pu le constater, les animaux qui habitent la taïga sont à l'échelle de leur habitat. Il y a quelques nuits, Papa a entendu un grand cri à 100m de la tente. Ce n'était pas Spoutnik, c'est sûr. Alors qu'était-ce? Un orignal? Un ours? Un cerf.... Le cri retentit une seconde fois, puis une troisième et puis plus rien. On ne saura jamais ce que c'était. Les Russes ont pourtant affirmé à Papa que près de la route il n'y a pas de risque car les animaux ont peur du bruit. Enfin ce qui est sûr c'est que leurs bruits font peur!
Lorsque Papa et Maman étaient aller aux Etat-Unis, ils avaient été étonnés par le nombre de cadavres d'animaux dans les fossés bordant les routes. Les forêts russes sont aussi vastes que les forêts américaines, mais Papa n'a pas encore vu de cadavres. Sans doute les Russes récupèrent-ils les animaux morts? Si la viande n'est pas bonne, la fourrure peut toujours servir pour faire une toque!
Pour ce qui est de la nourriture, tout va bien pour Spoutnik, maintenant qu'il a ses chambres à air. Pour notre Papa, il y a des petites épiceries de partout, comme en France il y a 50ans. Il est toujours très bien accueilli. Les gens sont tellement contents de voir "un vrai Français de France". La housse conçue par Maman pour protéger Spoutnik durant la nuit devait aussi servir d'antivol. Un vélo chargé et boueux sous une housse n'est pas très attirant. Mais Spoutnik accompagne Papa jusque dans l'épicerie! Donc inutile de sortir la housse à chaque fois!
Les épiceries sont beaucoup moins fournies qu'en France. Les Russes cuisinent surtout à partir des produits de la datcha, leur petit jardin. Papa dit "pommes de terre, pain, biscuits chien, sucre sous forme de miel et kefir". Pour les non-avertis, les "biscuits chiens" sont les biscuits les plus basiques et les moins chers que l'on puisse trouver. Dans nos supermarchés, ils sont vendus au kilo et se trouvent très bas sur les présentoires. Il faut presque se mettre à quatre pattes pour les voir! En Russie en revanche, ils sont en vue et se vendent à l'unité. En fait tout se vend à l'unité, depuis le rouleau de papier toilette jusqu'aux biscuits, ce qui est très bien pour notre Papa. Le "kefir" est une sorte de petit lait, comme du yop mais plus liquide et un peu aigre. C'est vendu de partout en demi-litre ou en litre. Ca fait parti du carburant de Papa. Il aime beaucoup ça.
Le journal télévisé se termine par la météo, mon article se finit aussi par des nouvelles du ciel. Pas question de météo mais plutôt d'obscurité. Les nuits sont très courtes à cette période de l'année. Le soleil se couche à 23h et se lève à 4h. Ca ne laisse pas beaucoup de temps pour admirer les étoiles!
Libellés : Vivement le 20 mai
publié par Le Petit Marseillais #
19:48