Direction Soleil Levant

Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier

samedi 29 mars 2008

 

STOOOOOOOPPPPP

Stooooooooppppp!! Arrêt forcé et forcés d'arrêter (ne vous y arrêtez pas, le "s" au second "forcé" n'est pas de trop).

Arrêt forcé, c'est pour Papa. Il est en effet arrivé cet après midi à Vilnius. C'est à l'ambassade française présente dans cette ville qu'il doit récupérer ses différents VISA (faut-il un "s" à VISA?). Maman a posté les précieux documents hier vers 13h30. Evidemment les papiers officiels ne vont pas voyager par vélo et seront donc assez rapidement dans la capitale Lituanienne. Il faut cependant leur laisser le temps d'arriver. Lundi? Mardi? Nous n'en savons rien mais Papa est sur place et ira dès lundi à l'ambassade pour se tenir au courant de la situation.

Ces quelques jours à patienter vont être l'occasion pour lui et Spoutnik de se reposer. Pas question de dormir sous la tente, d'autant plus que ce n'est pas facile de trouver des campings dans les grandes villes, qui plus est à cette saison. Nos deux aventuriers sont donc dans une auberge de jeunesse très très bien semble-t-il.

Nous espérons aussi tous que Papa prendra le temps pendant cet arrêt de nous envoyer des photos plus récentes. Il est certain qu'il préfère être sur Spoutnik que face à un ordinateur, surtout lorsque le clavier de ce dernier est en QWERTY, mais les photos permettent de donner un peu plus de vie au texte et montrent bien l'ambiance.

En passant en Lituanie, il a avancé sa montre d'une heure. La Lituanie passe-t-elle, elle aussi à l'heure d'été, je ne le sais pas mais je vous promets de vous transmettre l'information dès que j'en saurai plus. Lorsqu'on est sur le vélo, le changement d'heure importe peu,mais en étant à l'hôtel, il va bien falloir que Papa s'adapte à l'horaire locale. Il pourra donc nous dire si les Lituaniens changent d'heure.

Forcés d'arrêter, c'est pour tous les gens qui n'ont pas compris que notre Papa est un vrai aventurier. Voilà la source de cette remarque. La fédération Française de CycloTourisme (FFCT), a organisé un voyage à vélo entre Paris et Pékin. 100 cyclotouristes se sont élancés depuis la Tour Eiffel le 16 mars dernier. Il s'agit d'un "voyage organisé". Les étapes sont faites d'avance, il y a des suiveurs, des gens sont allés repérer pour que tout se passe bien... Et c'est très médiatisé.

Noémie et Mathilde en ont donc marre d'entendre leur copines leur dire qu'elles ont vu leur Papa à la télé. De son côté, maman a parfois du mal à expliquer à ses collègues que son mari est parti seul. Personnellement je suis agacé par ceux qui me dise "ah oui, le truc à vélo avec Sarko" (le voyage est parrainé par le gouvernement, et évidemment le nom de Sarkozy est cité sur la page d'accueil). Ce type de voyage est certainement une expérience, mais elle n'a aucun cas la dimension de celle que vit notre Papa et tous les cyclotouristes qui partent en autonomie.

En effet, partir avec un groupe organisé ne laisse pas de place à l'imprévu. Les petits désagréments de VISA, qui font ensuite de bons souvenirs, ne sont pas là. Lorsque l'on est au sein d'un groupe aussi important on reste avec le groupe et on ne peut pas découvrir la culture des pays traversés, on ne peut pas parler avec les gens, on ne peut pas faire de camping sauvage... Et puis on ne peut pas aller faire les courses!

Or faire les courses est un super moment lorsque l'on fait du cyclotourisme! Pédaler donne faim. En rentrant dans le magasin on veut tout acheter, tout semble bon. On se fait plaisir, on achète que ce que l'on aime. Pas d'histoire de régime étant donné que tout sera éliminé dans les heures suivantes. Le supermarché est aussi un endroit où l'on découvre vraiment le pays et ses habitants: ce qu'ils mangent, comment sont les prix, leur regard vis à vis d'un cyclotouriste...

Et avec ceci?
Ce sera tout, merci. Au revoir.

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mercredi 26 mars 2008

 

Tac... Tac tac... Tac


Bonjour,

Petite devinette pour commencer: que signifie l'entête de ce message? Un marteau piqueur? Non. Une mitraillette? Non. Un pic vert? Non. Une horloge? Non... Aller, je vais vous donner la réponse. Il s'agit du "oui" polonais. "Tac". En entendant les Polonais vous ne comprenez strictement rien si ce n'est ce "tac". A tout bout de champ. "Tac". C'est alors que l'on se rend compte à quel point on dit "oui".

Avec ce fameux "tac", le second mot que Papa a appris en Pologne est "sklep". Le sklep est une petite épicerie. Il s'agit souvent d'une minuscule pièce de quelques mètres de longueur dans laquelle on trouve tout ce dont on a besoin, c'est à dire pour un cyclotouriste essentiellement de la nourriture! Les "sklep" sont très bien pour les cyclistes. Ils sont petits, les propriétaires sont très souvent calmes et accueillants et on trouve ces petites échoppes de partout, même dans le village le plus perdu.

Les routes polonaises sont quant à elles bien différentes des sklep. Il y en a aussi de partout, mais elles sont en très mauvais état. Les pneus et les roues de Spoutnik sont mis à rude épreuve! Heureusement que les Polonais ne sont pas aussi rugueux que leurs infrastructures routières. Marius Zkostowski en est l'exemple même. Papa a rencontré ce Polonais par hasard, au bord de la route. Ils ont dialogué un long moment en Anglais. Marius a beaucoup voyagé en Europe et aux Etats-Unis. Bien que ne se connaissant pas et ne parlant pas la même langue, ils ont tout de suite sympatisé. C'est comme cela que Papa a reçu un mail d'encouragement de Marius accompagné d'une photo de lui avec sa fille.

La météo ne s'est toujours pas réchauffée. Il faut plier et ranger la tente givrée le matin. La manoeuvre n'est déjà pas toujours évidente lorsqu'il fait beau, alors imaginez lorsqu'il fait froid! Enfin, depuis quelques jours le temps est sec, ce qui facilite le séchage de l'abri de toile lors des différentes pauses. En effet, il faut faire sécher la tente pour pouvoir y recoucher le soir d'après. Cela demande donc de bien choisir ses arrêts. Le cyclotouriste est un petit peu intendant.

Dans quelques jours Papa devrait passer la frontière avec la Lituanie. La préoccupation première sera alors de récupérer les VISA russe, kazakh, mongol et chinois. Maman devrait normalement obtenir les précieux documents prochainement pour ensuite les transmettre à l'ambassade française de Vilnius en Lituanie. Papa pourra ensuite les retirer là-bas. Combien de temps cette opération prendra-t-elle? Nous ne le savons pas. Il se pourrait donc que Papa soit contraint de passer quelques jours dans la capitale lituanienne en attendant les VISA. Cela lui permettre de faire un peu de tourisme de façon plus "classique".

Les touristes ne doivent pourtant pas courir les rues de Vilnius. Pourquoi? Tout simplement parce que c'est encore l'hiver aux pays baltes! En France, nous commençons à voir les bourgeons sur les arbres, certaines espèces sont déjà en fleurs, le soleil est de plus en plus haut (lorsqu'il est là évidemment). Bref, on commence à sentir le printemps. En Pologne et en Europe du nord les arbres n'ont ni bourgeons ni fleurs et le ciel est bas, tout comme les températures. Mais Papa a vu quelques cigognes, signe que les beaux jours ne vont plus trop tarder. Encore un peu de patience, le renouveau est pour bientôt!


L'état des routes polonaises... (été 2005, imaginez le ciel en hiver)

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dimanche 23 mars 2008

 

Noël à Marseille, Pâques en Pologne

Bonsoir,

Voilà le nouveau dicton de la famille Ollier: Noël à Marseille, Pâques en Pologne. Tout comme le vrai dicton, il est vrai cette année (il ne faisait vraiment pas chaud pour ce week-end de Pâques). Il arrive cependant que Pâques ne se passe pas aux tisons... Et Papa ne sera pas en Pologne tous les week-ends de Pâques!

La journée d'aujourd'hui a été classique. Elle aurait pourtant pu être exceptionnelle. Papa voulait en effet aller écouter la messe dans une église polonaise. Cela ne s'est finalement pas fait. Raison évoquée par notre globe-trotter: certaines paroisses sont pleines et d'autres sont désertes. De plus il fait froid, Spoutnik ne peut pas rester seul trop longtemps et Pékin est encore loin . Les deux compagnons de voyage sont donc restés ensemble tout le jour, comme à leur habitude depuis trois semaines maintenant.

Assister à une messe de Pâques en Pologne doit pourtant être une expérience enrichissante. Les Polonais sont très croyants. Aller à l'église le dimanche est extrêmement important. Lorsque nous étions en Pologne avec Papa il y a trois ans, le bord des routes était occupé par de nombreuses personnes se rendant à la messe à pied le dimanche. C'était comme sur les photos de 1930 en France. On avait l'impression d'avoir fait un saut dans le passé. Des gens qui marchent pour se rendre à la messe! Presque impensable chez nous.

Ces gens avaient d'ailleurs beaucoup de courage de marcher le long des routes. Et pour cause, les Polonais roulent comme des fous. Combien de fois avions nous entendus les pneus crisser derrière nous lors de notre passage en Pologne durant l'été 2005! En fait je crois que plusieurs facteurs sont en cause dans la conduite à risque des Polonais. Tout d'abord les infrastructures ne sont pas adaptées à des voitures "puissantes". Il s'agit en effet de chaussées étroites et sinueuses, bordées d'arbres. Des croix sont très souvent fixées sur les troncs, en souvenir d'une victime de la route. Si les routes ne sont pas faites pour la circulation, c'est tout simplement parce que jusqu'en 1991 et la chute de l'URSS personne ne possédait de voiture. Il n'y avait donc pas lieu de construire des chaussées larges ou des autoroutes. Le second facteur est la puissance des voitures. Les voitures polonaises sont en fait d'anciennes grosses cylindrées allemandes (BMW, Mercedes, Volkswagen...). En dépit de leur âge, ces machines restent très véloces! Enfin, n'ayant accès à l'automobile depuis moins de 20ans, les Polonais sont encore dans une phase de découverte et d'euphorie. Conduire vite est grisant... Mais dangereux. Mais nous ne sommes pas là pour faire la morale à nos voisins européens!

Ce soir Papa n'a pas bien calculé son coup et s'est laissé prendre par la nuit. Pas d'endroit confortable pour dormir. Comme quoi même avec plus de 30ans d'expérience dans le voyage à vélo on fait encore des erreurs! Il s'est donc installé dans un abri-bus. Les abri-bus polonais sont tout de même bien confortable. Du fait des basses températures en hiver, les arrêts de bus sont souvent de petites cabanes avec de vrais murs, de vrais bancs et un vrai toit. Mais il sont très proches de la route (ils sont un peu là pour ça!) ce qui n'est pas terrible pour le cyclotouriste. J'espère que Papa nous enverra rapidement une photo d'un abri-bus polonais!

Pour la petite anecdote, les abri-bus sont différents d'un pays à l'autre. Dans la rubrique dicton on pourrait écrire "décris moi ton abri-bus et je te dirai d'où tu viens"!

Ah oui, avant que j'oublie. Vous avez sûrement remarqué que cet article a été écrit à la première personne du singulier. Le blog était à l'origine une idée de Mathilde et devait être rédigé en commun par Mathilde, Noémie et Benoît. Pour des raisons de disponibilité et d'accès à internet, c'est moi qui me charge de mettre à jour cette page multimédia, Noémie et Mathilde intervenant toujours mais de façon plus ponctuelle. Donc je=Benoît.

L'équipe au grand complet dans les plaines polonaises!

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vendredi 21 mars 2008

 

Au revoir l'Allemagne, Bonjour la Pologne



Coucou,

Ravi de vous retrouver pour la suite des aventures de notre globe-trotter. La transition s'est faite en douceur, Papa et Spoutnik sont passés d'Allemagne en Pologne hier matin, aussi calmement que les nuages qui les accompagnaient. Pas de grosse frontière entre les deux pays, tout juste un ancien poste de douane. En tant qu'état européen la Pologne fait maintenant partie de l'espace Schengen. Mais la Pologne n'a pas encore adopté l'Euro. La première opération en arrivant en Pologne a donc été de retirer des Zlotis. Apparemment la machine n'a pas été très consentante et a refusé le retrait. C'est la première fois que cela arrive. Habituellement, ce sont les gens qui au premier abord prennent les cyclotouristes pour des gens n'ayant pas de gros moyens, les machines ne se posent pas de questions. Les machines polonaises seraient-elles différentes? On ne peut pas discuter avec une machine (même en anglais!). Notre Papa a donc retiré de l'argent à un guichet classique, cette fois-ci sans aucun problème. Mais il s'est promis de refaire un essai avec un automate. Pour le moment il a assez d'argent pour quelques temps. La vie est peu chère en Pologne. Mais il faudra bien que la carte s'entende avec les automates étrangers à l'avenir. Maman doit donc aller voir la banque pour essayer de comprendre où est le problème!

Voyager à vélo ne demande pas beaucoup d'argent mais il faut quand même se nourrir et un cyclotouriste mange énormément. Notre Papa est un petit mangeur. Mais lorsqu'il est sur son vélo, alors là c'est un vrai gouffre. Maman et Benoît, qui sont partis avec lui plusieurs fois peuvent en témoigner. Un bon repas le matin, le midi et le soir et durant la journée une pause avec biscuits, bonbons, glaces (peut-être pas tout de suite mais en été) ou autre toutes les deux heures. Il faut dire que le vélo "ça creuse". Même si le cyclotouriste n'avance pas très vite, il voyage avec un vélo de près de 30kg. On est loin des machines de compétition qui peuvent faire 6,5kg. En plus de ça il dort souvent sous la tente, ce qui est très très sportif. L'espace est réduit, la température dépasse à peine le 0°C en cette saison, il faut se courber et ramper pour rentrer dedans, mais cet espace est vraiment un réconfort après une journée passée sur la route. Spoutnik a lui aussi sa petite maison pour la nuit. Il s'agit en fait d'une housse conçue et fabriquée par Maman. Il existe bien des housses pour vélos mais avec ses portes-bagages et ses saccoches, Spoutnik a une carrure inhabituelle. Il fallait donc une housse sur mesure. Heureusement que notre Maman est une pro de la couture!
Côté température et couleur du ciel, pas de changements: il fait froid et la neige menace. La préoccupation de notre Papa est donc de guetter les nuages pour se mettre à l'abri en cas d'averse, de ne pas se refroidir, de ne pas prendre froid et de toujours avoir un thermos d'eau chaude.

Comme vous pouvez le voir sur la photo, notre Papa a passé quelques nuits sous la tente en camping sauvage, dans les bois (qui a dit comme un ours!?). Ce genre de camping demande de l'organisation. Il faut en effet prévoir une quantité d'eau suffisante pour le repas du soir, la nuit et le petit déjeuner. Il faut de plus se trouver à une distance raisonnable de la route (au-dessus si possible) sans en être trop éloigné. Il est aussi préférable, pour plus de sécurité de ne pas être à la vue des voitures. Mais si des habitations sont présentes dans les alentours, vous pouvez aussi demander l'autorisation aux gens de mettre la tente dans le champ à côté de chez eux. En général les gens sont d'abord surpris mais après quelques mots ils sont très souvent très accueillants.

Ce sera tout pour aujourd'hui. Nous remettrons sans doute un message dimanche soir ou lundi dans la journée. Notre Papa veut en effet aller voir le déroulement d'une messe polonaise le dimanche de Pâques. La Pologne est un pays très catholique. De nombreuses églises sont présentes le long des routes. Papa et Benoît avaient été marqués lors de leur voyage il y a 3 ans par le nombre de gens se rendant à la messe à pied le long des routes le dimanche en Pologne.

En attendant les prochaines nouvelles, amitiés à tous de la part de Bernard et Spoutnik.

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mercredi 19 mars 2008

 

Enfin des photos

Bonsoir à vous tous!

Nous étions impatients de recevoir des photos, c'est maintenant chose faite. Le précieux CD-Rom est arrivé ce matin à la maison et avec lui 254 photos. Autant vous dire que nous n'allons pas toutes les afficher sur le blog. Il y a en beaucoup et puis certaines sont en plusieurs exemplaires, parfois jusqu'à 10 identiques! Le plus drôle lorsqu'il y a une série de photos identiques, c'est de les faire défiler les unes après les autres très rapidement. Vous obtenez alors une animation des plus hilarantes. Testez chez vous, vous ne serez pas déçus!

254 photos en deux semaines, c'est un bon score! On pourrait penser au premier abord que prendre une photo lorsque l'on est cyclotouriste est quelque chose de facile. Il s'agit en fait d'un exercice prenant. Il faut en effet s'arrêter et trouver un endroit pour Spoutnik. L'endroit doit donc présenter un peu d'espace et laisser le globe-trotter en sécurité. Hors de question de stopper dans un virage sans bas-côté (même si la vue est imprenable). En plus de cela prendre un photo signifie s'arrêter. Si vous êtes en montée, vous devez couper votre effort et la reprise est très dure. Si vous êtes en descente, il faut freiner, ce qui n'est pas toujours facile selon la vitesse à laquelle vous roulez. Pour finir, l'auto portrait demande un support (barrière, panneau, banc, arbre...). Bref, prendre une photo est parfois plus difficile que de faire Marseille-Pékin à vélo! Mais en tant que cyclotouriste Papa a tout son temps. Ce n'est pas comme les coureurs de la Pierra Menta.

Le week-end dernier avait lieu à Arèches-Beaufort la plus grande course de ski alpinisme du monde (parole de marseillais): la Pierra Menta. Benoît est allé voir Raphaël, un de ses copains de l'INSA qui faisait la course. Le résultat est clair: c'est un sport de fous. Rallier Pékin à Marseille sur Spoutnik est une promenade de santé comparé à l'effort fourni par les 400 coureurs de "la Pierre". Ceci dit, l'ambiance au long de la course est géniale et les personnes aimant la montagne et le ski de randonnée sont invitées l'année prochaine sur les pentes du Grand Mont.

Mais ne nous éloignons pas de notre thème principal et revenons à notre Papa. Il se trouve ce soir entre Fürstenwalde et la frontière Polonaise. Il a peu roulé aujourd'hui et roulera peu demain. Après 20 jours sur le vélo il prend deux jours de repos. Il temporise un peu pour arriver demain soir chez Michal Mazur à Gorzow Wiekopolski. Michal est un jeune cycliste polonais que Papa et Benoît avait rencontré en allant à Saint Pétersbourg il y a 3 ans. Il les avait accompagnés pendant près de 15km pour leur montrer la route. Ils avaient alors sympatisé et s'étaient promis que si Michal venait en France il serait le bienvenu chez les Ollier et que si un des Ollier venait à voyager en Pologne, il serait le bienvenu chez Michal. La famille Cyclotouriste n'a qu'une parole.

Sinon, malgré le froid, notre Papa est ravi. Spoutnik se comporte bien, la tente remplit sa mission et le duo réchaud/thermos lui fournit une tasse d'eau chaude toutes les heures.

Le reste de la famille s'organise pour fournir à Papa les renseignements dont il a besoin (météo, distance entre deux villes, nouvelles de Marseille, nouvelles dans le monde...) Chacun est à son poste, une vraie équipe! Il faut dire que pour se séparer comme ça il faut être vraiment soudés. Cette remarque peut paraître paradoxale mais elle est pourtant véridique. Laisser partir son Papa (ou son mari selon le point de vue) demande d'avoir totalement confiance en lui. De la même façon il faut bien connaître ses enfants et sa femme pour les laisser seuls et partir si loin. Il semble que nous puissions dire que "ce n'est qu'en étant proche que l'on peut partir loin".

Nous vous laissons méditer sur cette conception des relations familiales. A bientôt.

PS: vous ne l'avez peut-être pas reconnu mais c'est notre papa déguisé en cyclotouriste sur la photo!


La Pierra Menta

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dimanche 16 mars 2008

 

Déjà deux semaines

Cliquer sur la carte pour l'agrandir
Bonsoir,


Voilà déjà deux semaines que notre papa est sur la route. Les nouvelles sont journalières mais brèves. Un petit coup de téléphone chaque soir pour nous donner sa position et ses impressions.

Nous n'avons pas de photos récentes. Il faut dire que pour envoyer des photos via internet il faut un ordinateur. Pour nous qui sommes à l'école toute la journée, "avoir un ordinateur" ne semble pas bien compliqué. L'opération se révèle beaucoup plus difficile lorsque l'on se trouve sur son vélo! Papa a essayé de nous envoyer des photos depuis la maison d'une cousine en Allemagne mais la connexion n'était pas assez rapide pour cela. Notre globe-trotter préféré a donc besoin d'un ordinateur avec une bonne connexion. Ce package se trouve sans problème dans les cyber café. Ces endroits présentent cependant un autre inconvénient majeur: il s'agit souvent de pièces bruyantes (à cause de la musique et non pas des joueurs!), ce sont aussi des pièces sombres (pas facile pour voir les touches du clavier QWERTY!) et puis les vélos sont interdits à l'intérieur (et Spoutnik n'aime pas rester seul trop longtemps!). Pour résumer, prendre des photos c'est bien mais les envoyer est un autre histoire. Nous devrions pourtant recevoir prochainement un CD avec les images relatives aux deux premières semaines du périple. Nous mettrons alors immédiatement des photos sur le blog.

Faisons à présent un petit point sur la position géographique de Papa. Il a durant les derniers jours traversé l'Autriche dans le sens sud-nord. Ce n'est pas très large, quatre petites heures suffisent. Il est ensuite passé en Bavière puis a franchi la République Tchèque. Il se trouve ce soir au sud-est de Dresde. Passer de Munich à Dresde prend trois jours mais donne l'impression de visiter deux époques différentes.

La Bavière est une région très riche de l'Allemagne. Les chalets sont beaux, grands, avec des balcons fleuris. Les voitures sont énormes, des BMW pour la plupart. Ici, la Russie fait rêver. C'est un immense pays où il fait froid mais où les paysages sont superbes et sauvages.

La Tchéquie est beaucoup plus pauvre. Les routes sont en mauvais états, les voitures très vieilles, de même que beaucoup de maisons. Très peu de choses semblent avoir bougées depuis la chute de l'URSS en 1989. Papa connaît ce pays pour y avoir déjà voyagé à vélo avec Maman, il y a presque 25 ans. En fait, seules deux villes semblent avoir rattrapées le style de vie de l'Allemagne et de la France. Il s'agit des deux villes d'eau que sont Karlovy Vary et Marianskë Lazné. Ce sont deux cités extrêmement touristiques, surtout l'été.
Après la Tchéquie, on repasse en Allemagne. La route conduisant à la frontière entre les deux états est très raide. Un vrai col de haute montagne. Papa et Benoît s'y étaient déjà frottés il y a trois ans. Pas facile! Mais Papa et Spoutnik y sont repassés sans encombre. Un homme prévenu en vaut deux, alors vous pensez bien que si son vélo est au courant rien ne peut leur résister!

En ex-Allemagne de l'est la différence avec la Bavière est moins frappante qu'en Tchéquie mais elle est toujours là. Les voitures sont moins grosses et moins modernes, les balcons sont moins fleuris... Mais les gens sont toujours aussi gentils. Ici, comme en Tchéquie, la Russie ne fait plus rêver. Sans doute les blessures encore présentes du passé. Mais les jeunes générations sauront sans aucun doute faire la part des choses et relever le défi d'une Europe unie.

Pour ce qui est du temps, les températures sont assez basses (quelques restes de neige le long de la route rappellent que nous sommes en hiver dans le nord de l'Europe) et les averses ponctuent les journées sans pour autant empêcher Papa d'avancer.

Il va maintenant falloir aller se coucher. Nous n'avons pas à nous lever pour faire du vélo mais pour aller à l'école, ce qui est bien plus difficile;-) Bonne nuit!

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lundi 10 mars 2008

 

Innsbruck

Coucou,

Petit coup de téléphone de notre cyclotouriste préféré ce soir: "Je suis après Innsbruck". Pardon?!! Innsbruck?? Mais c'est en Autriche ça. Il faut se rendre à l'évidence aujourd'hui ça a envoyé du bois! Ce matin Bolzano et l'Italie (la pasta, il gelato, la cyclabile, il semaforo, le pomodori...), ce soir Innsbruck et l'Autriche(das Früshtück, das Radweg, die Stadt, danke schön...). Entre les deux le col du Brenner (1372 m d'altitude, 80km de montée et un passage sous le pont de l'Europe). C'est vrai qu'une fois que l'on est en haut, il n'y a plus qu'à se laisser glisser.

De ce côté là le vélo c'est super. C'est vrai quoi. En randonnée, lorsque l'on atteint le sommet de la côte, cela signifie que l'on a fait la moitié du chemin, souvent même la moitié la plus facile. Après il faut toujours mettre un pied devant l'autre dans la descente. En vélo, lorsque l'on est arrivé en haut, on a accompli le plus long et le plus dur. Après "il n'y a plus qu'à" (expression favorite d'un certain nombre de profs). Il faut tout de même rester concentré et ne pas aller trop vite, surtout lorsque l'on est chargé. Un vélo de course pèse 9kg, Spoutnik en fait facilement 30kg. Il est dans la catégorie poids lourd.

Papa ne nous l'a pas confirmé mais je pense que le cap des 1000km est dépassé.

Jean-Pierre nous a envoyé quelques photos du départ. Nous en mettons quelques unes avec cet article. Comme vous pouvez le constater il faisait beau (comme d'habitude j'ai envie de dire). Papa avait enfilé son couvre chef préféré: le bonnet polaire bleu "haut de forme".

Au carrefour du camp avec Jean-Pierre

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samedi 8 mars 2008

 

Il lago di Garda

Bonjour

Voilà une semaine que notre Papa est parti. Un petit bilan de cette première semaine s'impose. En fait il semble que ces 7 premiers jours passés sur la selle puissent se résumer à 2 mots: froid et vent. J'écris "il semble" parce qu'aucun de nous n'était là pour le confirmer. Pour ce qui est du froid, une technique de résistance consiste à bien manger avant de partir. Mais notre papa n'a pas changé sa façon de s'alimenter avant le grand départ... Toujours champion des moineaux! Il lui reste donc des habits chauds! Enfin, en se couvrant bien, le froid doit être vaincu. Evidemment, il ne faut pas non plus que les températures descendent en-dessous de -3°C ou -4°C parce qu'après avec la vitesse ça se complique. Le cas du froid est donc réglé.

Pour ce qui est du vent c'est un peu plus compliqué. En effet, lorsque papa est parti dimanche 2 mars, il a bénéficié d'un fort vent de 3/4 dos. Idéal pour pédaler sans se fatiguer. Le problème est que Eole est capricieux. Il a décidé de changer de sens. Voilà donc trois jours que papa a le vent dans le nez. Beaucoup d'énergie pour peu de kilomètres. Enfin, ça avance quand même un peu. Il est ce soir sur les rives du lac de Garde. C'est un endroit qu'il connaît bien pour y être passé deux fois avec Benoît. Mais ces deux passages s'étaient faits en été. Là c'est l'hiver. Y a-t-il autant d'Allemands dans leur Porsche et leur Ferrari? Les planches à voile sillonnent-elles le lac telles des "zanzari"? Nous le saurons dans les jours à venir.
Mais il ne faut quand même pas être trop négatif! Le vent et le froid ne sont que les mauvais côtés de cette première semaine et ils ne ternissent pas les bonnes surprises de la route et du voyage. Tonton Néoules qui rattrape papa sur sa moto pour faire un bout de chemin avec lui, ses copains Jean-Pierre et Alain qui pédalent un moment à ses côtés, une voiture amie qui l'accompagne lors de la traversée de Cuges les Pins, des connaissances qui lui offrent le gîte lors des premières nuits... Ce n'est souvent pas grand chose mais ce sont ces petits riens qui donnent son charme au voyage à vélo. Dans la rubrique "la route nous surprend" nous pouvons raconter l'anecdote du porte-monnaie. Alors qu'il roulait sur la Croisette, à Cannes, papa a vu un porte-feuilles par terre. En le ramassant il comprit qu'il était bien plein. Grâce à la carte d'identité placée dedans il reconnut le propriétaire, assis paisiblement sur un banc un peu plus loin. Il lui a donc rendu son porte-monnaie. Le cyclotouriste est quelqu'un de très honnête!
Pour le moment les contacts avec la tête de la course se fait par téléphone. Nous n'avons donc pas de photos à vous proposer. Vous pouvez tout de même consulter la carte. Le chemin parcouru jusqu'à maintenant est tracé en rouge.

Cliquer sur la carte pour l'agrandir.

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dimanche 2 mars 2008

 

C'est parti


Réveil tôt ce matin pour ne surtout pas rater l'heure du départ. Petit déjeuner solide, quelques photos de toute la famille en compagnie de Spoutnik puis c'est le départ à 7h45 précise (pétante même). De ce côté là, je crois que l'on a fait mieux que la SNCF. Je ne fais pas la comparaison avec la RTM, les transports en commn marseillais, tant leur renommée pour les retards est grande.

Le départ a été très simple. Pas de photographes ou de fans devant notre porte, tout juste le voisin qui sortait. Il avait pas l'air très bien réveillé et je me demande s'il a remarqué le vélo. Mais même si c'est le cas, il ne s'est certainement pas douté de la durée du voyage et de la destination. C'est souvent mieux que les gens ne sachent pas parce que sinon vous risquez fortement de vous retrouver à l'hôpital psychatrique: vouloir aller à Pékin en vélo de son propre gré, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans votre poste de contrôle!

A partir de maintenant, la mise à jour du site sera plus aléatoire. Elle dépendra en effet des informations que nous recevrons, elles-mêmes conditionnées par les rencontres de cyber-cafés ou de personnes possédant un ordinateur et une connexion internet. Tant que papa sera en Europe, internet ne sera pas trop rare, mais lorsqu'il attaquera la Russie profonde, alors là je pense qu'il faudra être plus patients.

Nous mettrons régulièrement (en début de chaque mois je pense) une carte avec le parcours effectué.

La photo qui accompagne cet article a été prise ce matin vers 7h30, avant le départ. Toute la famille est présente, même Mathilde!! Je vous demande cependant de ne pas être trop moqueurs dans vos commentaires. Je sais bien que nous (les enfants) avons des têtes d'endormis, que les filles sont en pyjama et Benoît en caleçon. Cela ne se reproduira plus... Quoi que...

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samedi 1 mars 2008

 

J-1: tout est prêt, ou presque


Réveil tôt ce matin pour tout le monde excepté Mathilde. Noémie fait sa gym devant la télé, Benoît part promener dans les calanques, Maman va faire son petit tour de course à pied, papa finalise ses préparatifs avant d'aller faire un petit tour avec Spoutnik chargé et Mathilde dort.

Tout est prêt. Enfin presque. Une incertitude demeure encore sur la question du VISA. C'est pas grand chose un VISA, juste un morceau de papier. Et pourtant ces quatre lettres sont parmi les plus importantes lors d'un voyage à l'étranger. Pour aller jusqu'à la frontière russe, aucun problème. C'est l'Europe, très souvent l'Union Européenne et l'espace Schengen, libre circulation des biens et des personnes. Quelques pays sont quand même plus regardant à la frontière, notamment les tchèques. Mais si vous enlevez le casque et les lunettes, les douaniers vous laissent passer facilement.

Le problème c'est que pour rejoindre Pékin, il faut traverser la Russie, la Mongolie puis la Chine. ET un VISA est obligatoire pour chacune de ces destinations. De plus, il y a des contraintes administratives qui font que vous ne pouvez pas demander votre VISA plus de six mois à l'avance. Les lois ne sont pas faites pour des gens voyageant à vélo, évidemment! Bref, nous sommes à J-1 et Papa n'a toujours pas son VISA pour aucun de ces pays. Nous vous tiendrons informé de la suite de ce feuilleton.

Sinon les deux aventuriers (Papa ET Spoutnik) ont fait une petite sortie en condition ce soir. Chargé, avec les bandes fluorescentes sur les saccoches, le drapeau français sur le garde boue arrière... Ils ne sont pas allés bien loin, juste le tour de la Corniche. Pour vous donner une idée de la distance parcourue, il faut environ 30mn en courant et sans se presser pour faire ce petit tour. Je ne sais pas ce qu'en ont pensé les gens qui les ont vu passer mais j'aurai bien aimé entendre leurs réflexions.

Ils sont quand même tous les deux rentrés coucher à la maison pour leur dernière nuit au chaud à Marseille. Après ce sera la tente pour Papa et la housse pour Spoutnik (housse spécialement conçue pour lui par Maman).

Bon, maintenant il est l'heure d'aller se coucher. Le départ est prévu demain vers 7h45.

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