Direction Soleil Levant

Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier

lundi 30 juin 2008

 

Entre Russie et Mongolie


Déjà lundi soir et toujours pas de nouvelles... Hé bien non, voici en ligne la dernière dépêche! Notre Papa est donc reparti pour la dernière partie du voyage. Cela n'a pas été facile de quitter Ludmila, Sofia, Tatiana, Eric et tous les autres. Déjà qu'en une soirée, des liens très forts se créent souvent entre nos aventuriers et leurs hôtes, alors en 10 jours! Mais Ludmila, Sofia et leurs parents seront bientôt de retour à Marseille. Tout n'est donc pas fini!

Avant de rejoindre la Mongolie, Papa et Spoutnik doivent contourner la partie sud du lac Baïkal. Les paysages sont soi-disant magnifiques, mais avec le brouillard de ces derniers jours, la visibilité sur le lac est très réduite. En plus, si la voie ferrée suit la rive, la route passe plus à l'intérieur des terres, offrant un parcours en "montagnes russes" fatigant: ça monte, ça descend, ça remonte, ça redescend... Et ainsi de suite pendant toute la journée. Heureusement, Papa et Spoutnik devraient rapidement remporter le maillot à pois de meilleur grimpeur catégorie "poids lourd".

Bien qu'encore en Russie, nos aventuriers se rapprochent bougrement de la Chine. Il est donc temps pour les membres du camp de base de commencer à organiser l'arrivée et le retour. Heureusement nous pouvons compter sur la gentillesse de la famille d'une Insalienne résidant à Pékin. Mais pour le moment Papa ne veut pas entendre parler de date de retour. Le voyage n'est en effet pas fini et il doit rester concentrer jusqu'au bout. Avec les vacances et les Jeux Olympiques, les prix des billets d'avion ne vont pourtant pas tarder à s'envoler (c'est le cas de le dire)... Néanmoins nous attendons que nos deux aventuriers franchissent la frontière chinoise pour acheter le petit bout de papier qui permettra à notre Papa et à Spoutnik de faire le chemin en sens inverse en une douzaine d'heures.

En vous souhaitant une bonne nuit et bon courage pour ceux qui travaillent ou qui sont en stage (comme moi:-/)

A très bientôt!

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lundi 23 juin 2008

 

Pluie, pluie et pluie...

Rien de bien sensationnel à signaler du côté de Irkoutsk. Les jours passent, notre Papa et Spoutnik se reposent... Et il ne cesse de pleuvoir. Ce temps n'est pas pour déplaire à nos voyageurs. Rouler sous la pluie n'est pas très drôle, mais c'est surtout dangereux... Et puis Spoutnik pourra en témoigner: c'est salissant! Bref, Papa est content de voir et d'entendre la pluie en sachant qu'il est à l'abri et qu'il ne devra pas démonter la tente demain matin.
Espérons que le ciel se sera complètement exprimé avant le 28. Sinon il faudra soit attendre, soit se mouiller. D'où l'expression "se mettre à l'eau"!

PS: désolé, mais je n'ai toujours pas de photos à mettre en ligne.

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vendredi 20 juin 2008

 

Repos Russe

Bonsoir. Je profite de l'écriture pour m'échapper un peu de l'INSA et de l'ambiance stressante amenée par les partielles de fin d'année. Papa voyage pour de vrai et nous nous voyageons par procuration. C'est moins fatiguant, moins dangereux... Mais tout aussi passionnant. En fait, j'ai l'impression que ça donne envie de partir pour vivre l'aventure "pour de vrai". Mais trêve de considérations philosophiques.
Voilà maintenant trois jours que notre Papa est arrivé à Irkoutsk. Depuis, il a pris un rythme tranquille: consultation des mails dans un cyber-café (mais toujours pas de photos!), sieste à la datcha, discussion avec Éric, Tatiana et leurs petites... La belle vie...
Il faut dire que les deux derniers jours de route ont été éprouvant, notamment à cause des routes et de la pluie. Les routes étaient montagneuses. Hisser Spoutnik en haut d'une côte pas chose aisée. De plus certaines étaient non asphaltées. Avec la pluie, la terre s'est transformée en boue pour donner les superbes images qui illustrent l'article précédent. L'avantage de ce relief et de ce temps est que les véhicules motorisés vont aussi vite que Spoutnik. Le gros inconvénient est que les risques de casse mécanique sont fortement accrues. La boue et la poussière s'immiscent de partout. Les chocs engendrés par les trous de la route créent de fortes contraintes sur le cadre, les roues et les pneus... Mais pour le moment Spoutnik et ses porte-bagages tiennent le coup.
A Irkoutsk, les beaux jours permettent à Sofia et Ludmila d'aller jardiner à la datcha. La datcha est la maison de campagne des Russes. Ils y ont leur petit bout de jardin. Le matin, les petites partent toutes propres et le soir, Papa comprend qu'elles ont beaucoup travaillé!
Beaucoup d'habitants de Irkoustk (les Irkoustkois?) travaillent dans une usine d'où sortent à la chaîne des avions chasseurs Sukoi. En ce moment c'est la cocarde algérienne qui les décore... Le Papa de Tatiana dessine sur les pièces de métal les traces préparées sur papier. Un travail de patience et de précision!
200 kilomètres avant Irkoutsk, Spoutnik a croisé un de ses frères. Sur son dos, Maxime, parti de Vladivostok en avril et en route vers Mourmansk. Comme lors de toutes les rencontres entre cyclos, échange de photos, mail, informations sur la route... Et puis il a fallu se serrer la main et se dire au revoir et bonne route.
Mais avant de reprendre la route pour Pékin, il faut récupérer le VISA Mongol. Heureusement, Papa peut compter sur l'aide de Tatiana pour l'accompagner et lui faire la traduction. Le précieux document devrait arriver le 26 juin. Si c'est le cas, le départ de la dernière étape aura lieu le 28 au petit matin.
Mais pour le moment, Papa et Spoutnik reprennent des forces en repensant à tout ce qu'ils ont déjà vu et en rêvant à tout ce qu'ils vont encore faire.

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mercredi 18 juin 2008

 

Irkoutsk


Hé bien voilà, la première grande étape du périple de notre Papa est finie. Il est arrivé à Irkoutsk hier en fin de journée. Il y a retrouvé Tatiana, Éric, Ludmila et Sofia, nos amis "Russo-Marseillais".
Papa et Spoutnik vont rester à Irkoutsk une dizaine de jours, le temps de se reposer, de raconter leurs aventures... Et d'aller dans un cyber café pour nous envoyer des photos et de plus amples renseignements.
Je mettrai en ligne les photos et récits de nos aventuriers dès que possible. En attendant, vous pouvez toujours regarder la carte et faire travailler votre imagination!
A bientôt.

lundi 16 juin 2008

 

Bain de boue (et non bon boudin)

Bonsoir à Tous. Vous devez bouillir d'impatience. Dix jours sans nouvelles. Où sont-ils? Que s'est-il passé? Que se passe-t-il?... Je suis vraiment désolé pour cette attente, mais en cette période de l'année, les examens s'approprient tout mon temps. Heureusement le plus gros est passé et je vais pouvoir reprendre une mise à jour régulière du blog.
Vous vous souvenez certainement que notre Papa avait été percuté par un tracteur. Il a pu repartir sans trop de douleur. Il sent tout de même toujours sa côte, mais apparemment rien de bien important. En tout cas pas de quoi l'empêcher d'atteindre Irkoutsk.
Dans le dernier article mis en ligne je vous disais que Papa vo
ulait rejoindre Biryusinsk avant le dimanche soir. Hé bien il l'a fait. Il est arrivé chez Galina dimanche en début d'après midi. 300km en un jour et demi... Pas mal pour un cyclotouriste!
Il est resté chez les parents de notre "sœur du bout du monde" jusqu'à
mercredi. Il a ensuite repris la route en direction de Irkoutsk où il devrait arriver normalement dans la semaine.
Le "normalement" n'est pas de trop ici. En effet, depuis quelques jours il ne cesse de pleuvoir, ce qui mouille nos aventuriers mais surtout démonte les routes. Il a fallu à notre Papa une demi journée pour parcourir 500 mètres avant Zima. Il a dit à Maman au téléphone "c'est comme on avait vu sur les photos. Tu diras à Benoît il comprendra". Avant son départ, nous avions en effet prospecté ensemble sur internet pour voir un peu comment serait les routes en Sibérie. Nous étions alors tombés sur un site de camionneurs qui expliquait que la pluie russe démonte les routes, photos à l'appui. Les images étaient tellement incroyables que nous avions eu du mal à y croire. Mais il semble que ce soit possible. Voyez par vous-même les photos accompagnant cet article!
En fait, le comportement de la terre présente sur les routes russes se rapproche de celui de l'argile que nous avons pu étudier eu cours de géotechnique cette année. Sous l'effet de l'eau et des contraintes liées au pass
age des véhicules, le sol perd toute sa cohésion pour se liquéfier, créant cet immense bain de boue.
Il paraît pourtant que les bains de boue sont bons pour la peau.
N'y a-t-il d'ailleurs pas des centres de thalassothérapie qui proposent des séjours onéreux pour se rouler dans la boue? Papa et Spoutnik sont en train de tester cette méthode "for free". Si ça se trouve ils pourront se présenter à un concours de beauté à leur arrivée à Irkoutsk!
Dans tous les cas, ils peuvent profiter de la pluie parce qu'ils risquent de ne pas avoir beaucoup d'eau dans le désert de Gobi... S'ils poursuivent leur aventure.
En effet, nous ne savons pas si nos deux aventuriers iront jusqu'à Pékin. La destination d'origine était Irkoutsk. Pékin était un bonus, si le temps et la forme le permettaient. A priori le temps ne devrait pas poser de problème: 1 mois pour faire 2580km, c'est suffisant. Mais côté forme, il faudra voir comment réagit "la côte". Enfin, il y a un paramètre que Papa n'avait pas prévu lors de la préparation du voyage: les incidents liés aux Jeux Olympiques. Les Chinois sont-ils tous aussi anti-Fr
ançais que ce que le disent les médias. Les douaniers vont-ils être récalcitrants à laisser entrer un cyclotouriste français en Chine? Nous ne pouvons pas répondre pour le moment. En fait, nous pouvons juste dire que les médias ne reflètent pas toujours la réalité et qu'il faut aller voir par soi-même. Lorsque Papa et Maman sont partis aux États-Unis en 2003, les Américains étaient décrits comme anti-Français. Il était fortement déconseillé aux Hexagonaux d'aller promener au pays de l'oncle Sam... Et puis en fin de compte les Américains se sont révélés très accueillants et très contents de rencontrer des Français. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les Chinois?
La suite au prochain épisode. En m'excusant encore pour ce long silence et en vous remerciant pour votre fidélité. A très bientôt.

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vendredi 6 juin 2008

 

Papa a bobo


Le titre de cet article sonne un peu comme la première phrase d'un enfant et pourrait de ce fait faire sourire... Mais pris au premier degré, il devient inquiétant. C'est pourquoi je me dois de tout de suite vous rassurer: notre Papa va bien. Il a passé Krasnoïarsk ("la belle montagne" en russe) hier et aimerait être chez notre amie Galina, à Tayshet plus précisément Biryusink, dimanche soir. Mais pour cela il lui faudra parcourir 300 kilomètres en deux jours. Si la météo est bonne et que les routes sont correctes, c'est tout à fait faisable.
Certaines personnes nous ont demandé pourquoi est-ce que nos aventuriers passaient autant au nord. Il semble en effet que le chemin le plus court pour rejoindre la Chine passe plus au sud. La raison majeure de cet itinéraire est que Papa voulait passer chez Galina, qui habite à 800km de Irkoutsk (à côté de Irkoutsk à l'échelle russe:-). Ensuite, le réseau routier russe ne laisse pas beaucoup de choix pour l'itinéraire. Enfin, plus au sud de la route empruntée par Papa et Spoutnik se trouvent les contreforts de l'Hymalaya... Même si on n'est pas directement sur l'Everest, ça ne doit pas être plat.
Pour revenir sur l'objet de cet article, notre Papa est tombé, ou plutôt il a été percuté par un tracteur. Même si Spoutnik est plus baraqué que les vélos ordinaires, il ne fait pas le poids contre un tracteur. Voilà comment s'est passé l'accident.

Mercredi 4 juin, en fin d'après-midi, Papa et Spoutnik grimpent doucement (13km/h) un faux plat montant. Un vieux tracteur, poussif, arrive derrière eux et les suit pendant quelques mètres avant de les doubler. Le problème est que cet agriculteur tire une remorque plus large que le tracteur. Au 8140ème kilomètre, notre Papa est percuté par derrière et projeté au sol. Le tracteur continue. Notre Papa crie. Le tracteur s'éloigne... Heureusement une voiture suivait le tracteur. Elle a tout vu. Elle rattrape donc le véhicule agricole qui revient. Notre Papa est égratigné à l'arcade, ce qui fait beaucoup de sang. Un vieux monsieur descend de la machine. Il est tout gêné et ne comprend pas ce qui s'est passé. Il supplie Papa de ne pas appeler la "milice" et l'invite à passer la nuit chez lui. Notre Papa découvre donc la vie d'une famille d'agriculteurs pauvres et le "bania", une sorte de sauna finlandais.

Le lendemain, quelques courbatures rappellent la chute de la veille. Une douleur au niveau des côtes se fait aussi ressentir. S'agit-il d'une cote fêlée? Cassée? D'une douleur musculaire? L'avenir nous le dira.

Spoutnik n'a quant à lui subit aucun dommage dans cette chute. Il a été protégé par ses sacoches. Comme quoi le portage a du bon!

Papa nous dira que les Russes "ne doublent pas, ils passent". Il ne regardent pas dans leurs rétroviseurs, n'évaluent pas les distances, ne mettent pas de clignotants. Ils se contentent de se déporter un peu pour passer.

Mais si cet accrochage est arrivé en pleine taïga, il aurait pu se passer n'importe où. Les gens sont en effet pas très respectueux envers les vélos. Très peu d'automobilistes laissent une distance suffisante entre leur véhicule et le cycliste. Sur la Côte d'Azur par exemple , nombre de voitures tractent des bateaux.. Leur remorque est beaucoup plus large que la voiture. Bien souvent, si la voiture passe à 1m du vélo, la remorque passe à quelques 40cm. Vous avez alors intérêt à bien garder votre droite! En dernier recours on peut toujours se précipiter dans le fossé, mais c'est quand même mieux s'il y a un grand bas-côté!

Pour continuer sur les voitures et leur danger pour les cyclistes, j'aimerais vous faire remarquer que dans les virages à droite, nous avons tous tendance à couper la chaussée pour empiéter sur le bas côté. Le problème est que cet espace est utilisé par les vélos. Donc si vous arrivez à 80km/h dans le tournant et qu'un vélo s'y trouve à 12km/h, c'est l'accident assuré. Pensez-y ;-)

Quelques chiffres pour finir cet article. Notre Papa est parti depuis 96 jours et a parcouru 8300km. Il se trouve donc au 2/3 de son périple et il lui reste un peu plus de deux mois pour arriver à Pékin.

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