Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier
Mauvaise surprise pour Papa ce matin au moment de partir: Spoutnik est à plat. Papa doit se rendre à l'évidence, il a crevé hier et les pneus se sont dégonflés pendant la nuit. Impatient de partir, il décide alors de changer les chambres. Les réparations pourront attendre la pause de midi. Il farfouille donc dans sa saccoche avant gauche, celle qui contient les affaires pour réparer (la trousse de secours pour Spoutnik), démonte le premier pneu, extrait la chambre endommagée et commence à mettre en place la nouvelle. C'est alors qu'il se rend compte que l'embout de cette nouvelle chambre à air n'est pas compatible avec la jante de la roue. Il ouvre alors fébrilement sa seconde chambre de rechange mais le constat est le même: la chambre à air n'est pas adaptée aux roues montées sur Spoutnik. La journée commence vraiment mal!! En plus les routes de Russie sont toutes défoncées. Il lui faut absolument des chambres de rechange.
Mais pour le moment, il lui faut réparer pour pouvoir repartir. Après avoir repéré les trous, il place une rustine sur chacun d'entre eux. Les rustines sont en quelque sorte les "compeed" des vélos. Vous les placez sur les ampoules (les trous quoi), vous remontez le pneu (de la même façon qu'un randonneur remet sa chaussure) et puis vous pouvez repartir. Le mieux est évidemment de toujours avoir quelques pansements sur soi. Pour acheter des compeed, on va à la pharmacie et pour acheter des chambres à air, on va chez un cycle. Le problème c'est qu'il n'y a pas des cycles à tous les coins de rue en Russie. La solution est donc de les acheter... En France! Petit coup de téléphone à Maman dans la matinée pour lui expliquer la situation et convenir ensemble de la marche à suivre. Je n'arrive toujours pas à croire que cette histoire ait pu arriver à Papa. il est toujours très prudent. Avant de partir il s'est entraîné à monter la tente dans la salle de séjour plusieurs fois (en se chronométrant!), il a appris par coeur où était ses affaires dans les sacoches, il est même allé rouler avec son équipement de pluie sur la corniche alors qu'il ne pleuvait pas (j'aurais bien aimé voir la tête des gens!), mais il s'est trompé en achetant les chambres de rechange. C'est tout simplement pas croyable. Enfin pour Papa la suite de la journée s'est très bien passée: beau temps avec un petit air frais, pas trop de voitures. Il se trouve ce soir à environ 20km de Kazan.
Pour Maman, la journée a plutôt ressemblé à un contre-la-montre. Elle est allée à La Ciotat récupérer quatre chambres à air (le bon modèle) que Jean-Pierre, un copain cyclotrotteur de Papa, avait achetées. Elle est ensuite allée voir Galina, la professeur de russe de Papa, pour qu'elle lui écrive l'adresse en russe. Maman a enfin couru poster le précieux colis. Elle qui comptait se reposer pour son marathon, c'est raté. Mais comme c'était pour Papa...
Vous vous demandez sûrement où est parti le colis. Ce n'est en effet pas tout de le poster. Encore faut-il l'expédier quelque part. Les chambres à air sont donc parties pour Oufa où Papa devrait les récupérer en poste restante.
La région de Kazan semble très touristique et les paysages sont sublimes. Cela change de la banlieue de Moscou!
Pour information, nous ne recevons toujours pas de photos de Papa. Les illustrations qui accompagnent ces articles sont issues d'internet et plus précisément de Google Earth. Je les choisis en fonction de ce que Papa raconte, aussi bien au niveau de l'ambiance que de la météo.
L'équipement de pluie (imaginez sur la Corniche avec le soleil:-)
Libellés : Spoutnik est à plat
publié par Le Petit Marseillais #
20:19