Marseille-Irkoutsk-Pékin à vélo, un voyage réalisé par Bernard Ollier
Voilà un bon bout de temps que je n'ai pas mis d'articles en ligne sur ce blog. Il faut dire que depuis qu'il est rentré de Pékin, Papa est assez tranquille. Il rédige son livre ou plutôt devrais-je dire il rédigeait son livre. Après des mois d'écriture et des semaines de relecture (heureusement que maman lui a donné un coup de main!), l'œuvre est prête. Le blog vous a plus? Le livre vous enchantera!!
Beaucoup d'entre vous sont certainement venus voir plusieurs fois si des nouvelles de nos deux aventuriers avaient été mises en ligne. Cette fois-ci sera la bonne! Papa et Spoutnik sont arrivés, comme prévu, à 17h20 à l'aéroport de Marseille Provence. Décollage la nuit dernière à 4h00 heure française, passage par Paris à 15h et arrivée à Marseille en fin d'après-midi. Une grande journée pour faire, en sens inverse, le chemin parcouru en 5 mois.
Les deux semaines passées à Pékin en compagnie de Monsieur et Madame CRAN ont été formidables. Notre Papa ne sait toujours pas comment remercier ces gens pour leur accueil, leur gentillesse et leur disponibilité!
Si le voyage a duré 5 mois et que nos deux compères ont traversé toute l'Europe et la Russie, ce sont la Mongolie et la Chine qui les ont le plus marqués. A l'origine, notre Papa pensait aller jusqu'à Irkoutsk. Il s'était donc très bien renseigné sur la Russie, au point de prendre des cours de russe pendant deux ans. Il avait cependant pensé aller jusqu'à Pékin. Mais il fallait pour cela déjà aller jusqu'à Irkoutsk. On verrait ensuite.
Aucune recherche sur la Mongolie et la Chine, tant sur le climat que la monnaie ou encore le mode de vie de ses habitants. Tout juste quelques cartes routières peu précises. La découverte de ces deux pays asiatiques a donc été excellente. La Mongolie est un pays très peu peuplé, mais où les gens sont très sociables. Dans les vastes plaines mongoles, lorsqu'une voiture rencontrait Papa et Spoutnik, le chauffeur s'arrêtait, coupait le contact, descendait de voiture et essayait de communiquer, en russe avec notre Papa: d'où venez-vous, où allez-vous, voulez-vous de l'eau, de la nourriture?... Très peu de routes goudronnées, mais des paysages sublimes.
La Chine est très riche, les Chinois très disciplinés, les contrées grandioses: un maginfique pays à aller visiter. En terme d'infrastructure routière, l'empire du milieu est au top. Toutes les routes sont asphaltées, équipées de panneaux électroniques et de pistes cyclables de chaque côté. Le vélo est roi: à deux ou trois roues, électrique ou pas, neuf ou vieux, chargé ou pas... Un vrai bonheur pour Spoutnik. Le point négatif est la chaleur humide et la forte pollution dans la cité pékinoise. Les Chinois sont des gens disciplinés, méticuleux, travailleurs, attentionnés, curieux... Notre Papa a beaucoup apprécié. En plus de cela, ils cuisinent extrêmement bien. Tous les aliments, légumes, poissons ou viandes, sont coupés en petits morceaux et placés dans des plats communs au centre de la table. Chacun des convives se sert à l'aide de baguettes. Le tout est accompagné d'un bol de riz par personne. Le riz est le seul plat individuel du repas. Il semble que notre Papa ait été régalé par ses hôtes!
Ce soir, le repas a été plus provençal: soupe au pistou, fromage, pêche dans notre "belle" cuisine. L'adjectif est de notre Papa. En rentrant à la maison, sa première réflexion a été: "c'est beau chez nous"... ça n'a pas changé depuis 5,5 mois! Et d'ajouter pendant le repas: c'est quand même loin Pékin! On ne s'en était pas rendu compte tient!
Une grande question reste pourtant sans réponse: notre Papa n'a pas mangé ni de rat ni de chien et ne sait pas si les Chinois en mangent. Il semblent donc nécessaire que quelqu'un retourne là-bas (en vélo évidemment) pour pouvoir répondre à cette interrogation. Qui s'y colle?
En attendant de savoir qui sera cet aventurier, je profite de mon Papa ces deux prochains jours avant de repartir à mon tour pour... Chicago. Maman ne sait plus où donner de la tête. Après s'être inquiétée et avoir assuré les arrières de Papa, il va maintenant falloir surveiller les Etats-Unis.
L'extraordinaire aventure réalisée par mon Papa me pousse à croire en cette citation de Sénèque: "Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles." Alors ne vous laissez pas anihiler par vos peurs, vivez vos rêves... Et faites les nous partager sur un blog!
Merci encore pour votre fidélité et à très bientôt pour de vrai.
La porte de la délivrance
Spoutnik a été emballé par son voyage (dans tous les sens du terme!)
En voiture, fidèle coéquipier. Dernière étape avant le vrai repos.
Libellés : Retour à la case départ (enfin)
Titre codé pour un de nos derniers articles. Enfin je pense que très peu de personnes ne seront pas à même de déchiffrer le code. Il s'agit en effet de l'annonce des Jeux Olympiques. La cérémonie d'ouverture de ces olympiades est prévue pour demain, 08:08:08 PM, dans le nid d'oiseau, à Pékin. En France il sera environ 14:00. Normalement, Papa assistera au grand feu d'artifice depuis le bureau de Monsieur CRAN, le Papa de Mélisa. Situé au 20ème étage d'une tour, cette position devrait leur permettre d'avoir une très belle vue sans souffrir de la forte concentration humaine. Nous, nous serons devant notre petit écran, et nous profiterons aussi d'un très bon point de vue.
En attendant l'ouverture des jeux, Papa a entretenu sa forme physique, comme tout bon athlète qui se respecte. Et comme c'est bon de changer de sport, il a laissé Spoutnik, ses saccoches et la route pour les chaussures de randonnée, le sac à dos et les sentiers. Petite promenade à 80km de Pékin, loin de la pollution et de la frénésie olympique, dans un endroit très beau et très agréable. Une heure de marche aller/retour pour accéder à un petit temple perché au sommet d'un piton rocheux. La vue était tout de même gâchée par un épais brouillard de chaleur semble-t-il. La petite sortie s'est finie par un repas avec l'ensemble des participants. La promenade était organisée par un club de marcheurs qui a l'habitude de sortir chaque semaine. Tout était donc bien rodé. Mais c'est sans doute la première fois qu'ils emmenaient un Français!
Dans son dernier mail, notre Papa affirme avoir fait toutes les visites touristiques classiques, "celles que l'ont doit absolument faire pour ne pas revenir en France idiot". Si quelqu'un a pour projet d'aller visiter la capitale chinoise, je pense qu'il pourra vous faire un plan de visites sur mesure.
Nous avons reçu récemment un colis en provenance de Irkoutsk... Les photos ne sont donc pas très récentes. Sur la multitude, j'en ai choisi une.
Le prochain message arrivera lundi soir, avec une photo de l'arrivée et les premières impressions requises à la descente de l'avion. N'oubliez pas notre dernier rendez-vous!
Libellés : J.O. 2008: J-1
Un temple mongol: il y a sûrement plus de pigeons que de moines!
Bonjour, pour ceux qui ont déjà lu le dernier message, vous pourrez relire le premier paragraphe parce que j'ai rajouté le kilométrage final. Si depuis une dizaine de jours maintenant le compteur ne marchait plus, Papa avait des fourmis dans les jambes et Spoutnik les pneus qui frétillaient. Ils sont donc repartis en virée, tous les deux, pour la journée, direction le palais d'été (désolé pour la petite coccinelle de Théo et Quentin mais je pense que ce déplacement est trop petit sur la carte. Après tout le chemin parcouru, elle peut, elle aussi se reposer!). Une petite promenade sympathique histoire de ne pas s'arrêter trop brusquement.
Pékin semble être une ville magnifique, passionnante et surprenante à la fois. Dans la rubrique grandeur et beauté, l'opéra est le bâtiment qui a le plus retenu l'attention de notre Papa. Le bâtiment est à la hauteur des spectacles qu'il accueille. La preuve? Notre Papa a passé toute son après-midi de mercredi! Au chapitre passionnant, la culture chinoise et les anciens monuments de sa capitale ne peuvent pas ne pas être cités. Enfin, les 15.6 millions de Pékinois se chargent de l'aspect surprenant de la ville. Tous les soirs, les habitants descendent dans les rues avec leur poste de musique et dansent tous ensemble. Ils connaissent les airs et les chorégraphies par coeur. Le résultat est paraît-il étonnant de grâce.
Côté nourriture, notre Papa n'a pas encore mangé de chien, de chat ou de rat... Les Chinois en mangent-ils vraiment? Je vais tâcher de me renseigner. Une chose est sûre, ils mangent des fruits pour pas cher. Résultat, notre ex-cyclo et néo-touriste, se gave de fruits. Il rattrape le retard de la Russie et de la Mongolie. Il s'est trouvé un petit vendeur où il choisit abricots, bananes, pêches et raisins, mangues... Il s'assoit ensuite un moment et consomme sur place. Le vendeur a compris qu'il était Français. Sa fille parle quelques mots d'anglais.
Beaucoup de Chinois ont des rudiments dans la langue de Shakespeare. Ils arrêtent donc notre Papa dans la rue pour lui demander d'où il vient. Papa a toujours la carte sur lui, mais ses interlocuteurs ne comprennent pas toujours. Paris? Ils ne savent pas ce que c'est, alors Marseille, ce n'est même pas la peine d'en parler! Quelques personnes connaissent tout de même la capitale française, Fagou comme ils disent.
Spoutnik se plaît beaucoup à Pékin. Il a retrouvé plein de congénères et des voies de circulation leur sont réservées. Mais le métro reste tout de même le moyen le plus rapide et le plus sûr pour se déplacer dans l'immense capitale chinoise. Malheureusement, le métro est bondé. Impossible de monter, je cite: "même en poussant, surtout qu'il faudra ensuite descendre à la bonne station, ce qui n'est pas simple non plus." C'est comme les fruits: après avoir vu personne pendant des jours dans le désert de Gobi (cf photo) il se rattrape.
Sinon les Jeux approchent de plus en plus. En fait ils n'ont jamais été aussi proche. La tension monte donc dans la ville. De plus en plus de touristes européens sillonnent les rues et tous les Chinois attendent impatiemment le 08/08/08 pour que s'ouvre leur olympiade.
Le désert de Gobi au réveil
Fin du bitume, début du désert
Un Spoutnik français et un Spoutnik mongol
Libellés : Pékin en touriste
Voilà, avec quelques jours de retard, je vous annonce que notre Spoutnik et son équipage sont bien arrivés à destination. Après 11808km de route et de piste, de beau et de mauvais temps, de rencontre et de solitude, nos deux aventuriers ont atteint la célèbre place Tien An Men. Le chiffre 8 est de bonne augure pour les Chinois. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que les Jeux débuteront le 08/08/08!
Les derniers kilomètres ont été savourés comme il se doit. Une arrivée à vélo est très particulière et se rapproche fortement de l'arrivée en randonnée. Lorsque l'on voyage en voiture, en train ou en avion, on est pressé de sortir pour se dégourdir les jambes. Le choc des cultures est alors violent. On passe en quelques heures d'immobilité de la France à la Chine. En vélo, on voyage à vitesse humaine. Les changements se font au fur et à mesure, sans précipitation. L'arrivée arrive doucement. Après les efforts physiques, les doutes, les rencontres, les rêves, le terme du voyage se présente finalement. On sait alors que l'on est arrivé, que tout va s'arrêter, que demain il ne faudra pas démonter la tente pour aller voir plus loin. On savoure alors les derniers hectomètres avant d'immortaliser le moment tant attendu et enfin atteint: Spoutnik posé place Tien An Men.
La Chine a énormément surpris notre Papa. Moderne et traditionnelle à la fois, avec de belles routes où les vélos sont prioritaires. Les gens sont chaleureux, souriants, blagueurs, curieux... Un paradis? Peut-être pas quand même. La Chine reste apparemment, une dictature. Entre la frontière et Pékin, les saccoches de Spoutnik ont été fouillées 7 fois! A croire q'un cycliste mal rasé sur un vélo chargé pourrait renverser un gouvernement!
Cela mis à part, la Chine est stupéfiante, de même que Pékin. Papa loge chez les parents de Mélisa, une Insalienne. Il est reçu par ces gens comme un parent.
Le retour en France est prévu aux alentours du 10 août. En attendant, il en profite pour faire du tourisme.
Sont au programme la Muraille de Chine (qu'il a loupé en arrivant faute de carte détaillée), l'armée enterrée, la cité interdite, le stade olympique... Mais ces visites, tout aussi intéressantes les unes que les autres sont pourtant bien fades en comparaison du voyage effectué durant les 5 derniers mois: pas de surprise, pas d'imprévus, peu de rencontres... Pékin est une très grande ville.
Heureusement, certaines situations sont assez atypiques pour nous. Ainsi, alors que Papa se promenait en ville (sans Spoutnik qui est à présent au repos), il est passé devant un coiffeur. La particularité était que ce coiffeur était sur le trottoir. Il s'est donc fait faire un coupe en contemplant le trafic. Prix du service: 5 yuans, 80 centimes d'euros. La coiffeuse en a reçu 10: 5 pour la coupe et 5 pour la photo. Elle était très fière, c'était la première fois qu'elle coupait les cheveux à un européen.
Maintenant que notre Papa se trouve dans une immense ville très moderne, j'espère qu'il va faire l'effort surhumain d'aller dans un cybercafé pour nous envoyer des photos. Je pense aussi que ce serait pas mal s'il pouvait nous donner de plus amples informations sur la vie Pékinoise, l'ambiance avant les jeux...
La suite au prochain épisode!Libellés : bip, bip... Allô Marseille, ici Pékin
Très rapidement parce que la salle informatique doit fermer.
Notre Papa est arrivé à Pékin hier. Des nouvelles plus développées sur les 400 derniers kilomètres dès lundi.
Libellés : Pékin, terre promise
De rapides nouvelles depuis l'Italie pour vous dire que notre Papa est maintenant à moins de 200km de Pékin. Je devrais en fait dire "du centre ville de Pékin" parce que je pense que l'agglomération est si étendue qu'il doit rouler en ville depuis quelques jours déjà.
D'ici moins de 48 heures, Spoutnik pourra se mettre au repos et notre Papa deviendra un "vrai" touriste, comme tous ceux qui viennent pour les JO. Pourtant, alors que tous seront venus en avion en quelqus heures, il lui aura fallu près de 5 mois pour parcourir les 12000km (je vous donnerai le chiffre exact dès que possible) séparant Marseille de Pékin.
A très bientot et bonnes vacances.
Libellés : Plus que quelques kilomètres